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Croissante De La Population, De L’activité Economique

Croissante De La Population kinshasa web

Les villes, présentes depuis le début des civilisations, n’ont cessé de développer et de concentrer une part croissante de la population, de l’activité économique, du prestige et du pouvoir.

Sous leurs formes, les villes sont devenues aujourd’hui l’expression voire même le modèle de nos sociétés.

Plus de la moitié (soit 54% environ) de la population mondiale vit désormais dans des villes (ONU, World Urbanization Prospects, 2014).

L’observation du peuplement, aussi bien des pays développés que des pays en développement, fait remarquer une concentration très poussée et progressive des populations dans les centres urbains.

L’intensité de cette concentration varie d’une ville, d’un pays ou d’un continent à un autre.

Les pays africains connaissent le taux d’accroissement démographique des aires urbaines le plus élevé et le plus rapide au monde, en moyenne 4,5 % par an (ONU, op.cit.).

Ce taux d’accroissement démographique est très parlant et décrit l’ampleur des aires urbaines et surtout des métropoles africaines.

L’accélération de cette urbanisation et les tendances actuelles à la métropolisation1 conduisent à un développement des systèmes urbains à la fois étalés dans l’espace, complexes et difficiles à gérer (Bassand M., et Rossel P., 1990).

C’est le cas notamment de la ville de Kinshasa.
Si l’on remonte à ses origines, la ville de Kinshasa, a connu bien des évolutions variées, qui paraissent avoir toutes été sous l’emprise d’une force qui les déterminait, et c’est bien la croissance de sa population qui semble être, jusqu’ici, le véritable facteur de ces évolutions.

S’intéresser à l’urbanisation2 relève donc de cette importance grandissante que prend le phénomène urbain dans les grandes villes et métropoles dont les conséquences économiques et socio-spatiales induites en milieu périurbain (Veron J., 2006).


Depuis la fin de la crise mondiale de 1930-34 qui s’est traduite par un important chômage qui a entrainé le retour massif des populations dans leurs milieux ruraux, dès lors, la population de Kinshasa ne fait que s’accroître et, a même doublé huit fois entre 1920 et 2001, et il n’est pas douteux qu’elle doublera encore deux fois avant une vingtaine d’années (L. de Saint Moulin, 2010).

Cette croissance de la population de Kinshasa interpelle plus d’un chercheur, et pose en même temps d’épineux problèmes, notamment, celui d’accès au logement des populations.


Cet accroissement rapide de la population de Kinshasa qui est d’environ 5% l’an (L. de Saint Moulin, 2010) ainsi que l’accès au logement, occasionnent une forte mobilité résidentielle et une demande accrue de terres pour la construction des logements.

La conséquence visible afférente à cette crise de logement est triple : la spéculation locative, immobilière et foncière.

Cette conséquence conduit inéluctablement à l’étalement résidentiel périurbain.

L’étalement résidentielle étant par définition le produit des logiques de localisation résidentielle ; dès lors l’expliquer revient à analyser les facteurs de déconcentration et de localisation des ménages et le mode d’appropriation de l’espace (Pouyanne, 2004).


En effet, l’accès au logement dans les centres urbains devient de plus en plus rude et onéreux étant donné que l’offre publique comme privée en logement pour les populations pauvres est quasi inexistante.

En réponse à cette offre déficitaire, les populations procèdent à l’occupation et au développement anarchique des quartiers.

Le souci de devenir propriétaire pousse les Kinois à construire anarchiquement n’importe où et à transgresser les normes cadastrales.

La spéculation et la surenchère dues à la rareté, relèguent donc les populations à faible revenu soit vers les zones déclarées non habitables, soit vers les quartiers périphériques spontanés et compromet ainsi le développement urbain durable.

Nous assistons à cet effet, à une mobilité excentrique de la population ayant comme corollaire la création et la densification des nouvelles périphéries urbaines, souvent qualifiées de phénomène de périurbanisation4 (Downs, 1998).

Il est donc important d’identifier, d’abord, dans cette thèse les facteurs de cette mobilité résidentielle périurbaine.

Il s’agit des facteurs qui déterminent l’occupation résidentielle dans l’espace : la dynamique d’accès à l’activité économique de survie, les conditions d’accès à la propriété et l’insertion urbaine…, bref, les différents facteurs influençant la décision de changement de logement et le choix de la nouvelle localisation résidentielle.

Ce qui permettra de mettre en évidence le schéma type des trajectoires résidentielles des chefs de ménages kinois qui ont migré vers la périphérie.
La démographie étudie la migration en tant qu’un déplacement/transfert du lieu de résidence antérieur vers un nouveau lieu.

L’insertion urbaine serait alors un ensemble de mécanismes grâce auxquels le migrant qui arrive, s’insère dans les structures des populations urbaines d’accueil, les modifient et/ou en subit l’influence (Lututala, 1995).

La migration ne consiste donc pas seulement en un transfert de résidence dans un nouveau lieu, mais aussi au passage d’un contexte socioculturel à l’autre.

C’est à ce niveau qu’interviennent les réseaux sociaux.

C’est une autre vision démographique de l’insertion urbaine qui met l’accent sur la socialisation du migrant dans son nouveau milieu.


Ces réseaux sociaux (familiaux, culturels, religieux,…) se constituent et se consolident au fil du temps sur la base de l’esprit de solidarité et de survie des communautés impliquées.

Ces réseaux sont des instruments efficaces d’accueil, d’insertion, d’entraide, de recherche d’emploi et de logement.

Une des manières de saisir le recours à ce type de réseau, dans cette recherche, est de déterminer à travers les récits de vie ou entrevues auprès des enquêtés, à quelle personne le migrant a recouru pour trouver un logement, un terrain, dans cette périphérie, pour refaire sa vie dans ce nouvel espace, etc.


Dans cette recherche, nous concevons la mobilité résidentielle comme un déplacement par lequel un ménage change durablement de logement en raison, notamment, de facteurs familiaux, sociaux, économiques et professionnels.

Elle est donc une forme d’adaptation aux besoins en logement du ménage, à la perception du cadre de vie et aux aspirations du ménage.

Dans ce cas, l’étalement urbain prend la forme d’une ville éclatée ou fragmentée, dont la composition démographique détermine des niveaux ou catégories sociales distinctes et spatialement différenciées.


La mobilité résidentielle relève donc de stratégies individuelles des populations de maximiser leurs opportunités économiques et de diversifier leurs activités, traduisant par là leur adaptation aux réalités urbaines du monde contemporain.


Cette thèse s’intéresse donc à l’étude de la mobilité résidentielle en rapport avec la périurbanisation.

Celle-ci étant un processus d’urbanisation ancré dans les dynamiques territoriales des populations dans les villes.

Ce phénomène de périurbanisation, qui se traduit par un étalement urbain du centre vers les périphéries, s’est manifesté avec acuité à Kinshasa après l’indépendance du pays en 1960.

Il s’est fait davantage sentir à la fin des années 1970-80, période à partir de laquelle la politique de l’habitat s’orientera vers l’accès à la propriété individuelle et l’on va constater l’échec des plans d’aménagement urbain de la ville de Kinshasa – notamment le Plan Régional de 1967 et le SDAU5 de 1975 – tout comme l’envahissement des terres par les squatteurs.

Les communes périurbaines deviennent ainsi des espaces privilégiés pour accueillir de nouveaux lotissements surtout clandestins ; et de façon accentuée sur les vastes plaines à l’Est de la ville, et notamment sur les espaces réservés à l’agriculture.


Ces quartiers des communes périphériques de la partie Est de Kinshasa, nés d’une urbanisation rapide et désordonnée, se distinguent des quartiers centraux et péricentraux par leurs caractéristiques d’habitat et de population.

Ils constituent souvent une ceinture de misère faite de quartiers sous-équipés (L. De Saint Moulin, 2010), mal structurés, sans opportunités professionnelles et, de manière générale, confrontés à toutes les difficultés que constitue la pauvreté urbaine (Lelo N., 2004).

Cette situation est appréciée dans cette thèse à travers l’extraordinaire capacité des chefs de ménages et/ou ménages à résister ou à s’insérer dans leur milieu, en mettant en place différentes médiations, stratégies économiques de survie grâce à leurs réseaux sociaux.

Ils y procèdent le plus souvent par des processus de production résidentielle non règlementaires, que ce soit en ce qui concerne les autorisations de bâtir ou les modes de construction et d’appropriation de l’espace.


Cette thèse part d’un certain nombre d’observations.

D’une part, la population de Kinshasa augmente sans que sa superficie (9965 Km2) ne varie véritablement ; ce qui conduit à une concentration très grande de la population au sein de ce territoire urbain, notamment dans les anciennes communes urbanisées D’autre part, la forme urbaine7 (morphologie) de la ville de Kinshasa, avec environ 6% de l’espace bâti ou aggloméré (Lelo N., 2004),

se modifie par l’étalement urbain, ce qui provoque un accroissement de surfaces bâties en périphérie, de nouveaux quartiers résidentiels avec un habitat spontané (cas des quartiers de la commune de la N’sele).

Dans les deux cas de figure, il s’agit de surplus de population.
Par ailleurs, la population de Kinshasa vit dans un contexte marqué par la flambée des prix de l’immobilier et du foncier dans les communes urbanisées.

D’où l’engouement des populations vers les périphéries de la ville, où les prix sont encore abordables ; cependant, il n’y a pas d’infrastructures de base nécessaires, ni de marché d’emploi.

En conséquence, les ménages doivent développer des multiples stratégies résidentielles pour accéder au logement ou à la propriété foncière ; accéder à l’eau ou à l’électricité, au transport, aux infrastructures scolaires et sanitaires, etc.

Il appert que, les recherches menées sur Kinshasa abordent peu ou presque pas ces questions.

D’où, la spécificité de cette thèse.
Tout en décrivant le contexte de l’étude, notamment le processus d’urbanisation et de métropolisation de la ville de Kinshasa, le mode d’appropriation du sol, la décision de migration et le choix de la localisation pour la périphérie ; deux théories de base sous-tendent cette recherche doctorale : primo, la théorie de la Nouvelle Economie des Migrations (NEM).

Secundo, la théorie de la Nouvelle Economie Urbaine (NEU).

Pour notre approche méthodologique, outre les données secondaires sur l’évolution de la population, de l’habitat et de l’urbanisation de Kinshasa, nous avons recouru à l’enquête biographique rétrospective et aux récits de vie auprès des chefs de ménages qui ont migré vers la périphérie.

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