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PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE La physionomie démographique de la RDC

PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
La physionomie démographique de la RDC se caractérise par des déséquilibres dans la répartition spatiale de sa population : 61,2% vivent en milieu rural et 38,8% en milieu urbain.

Il faut signaler que sur les 38,8% de la population urbaine congolaise, la population résidente de la ville de Kinshasa représente 11,7%.

Les 27,1% représentent le reste de la population urbaine constituée des chefs-lieux des provinces, des villes secondaires et des cités (INS, 2012).

La ville de Kinshasa concentre à elle seule le gros de toute la population urbaine du pays, soit un taux de primatialité urbaine de 30,1%.


A l’instar de populations d’autres villes africaines, la population de la ville de Kinshasa croît plus vite que celle de l’ensemble du pays (ONU-HABITAT, 2014)8.

Son taux d’accroissement annuel moyen se situe autour de 5% ; il est de 3,4% pour l’ensemble du pays (INS, 2014).

A titre documentaire, L’Etude sociodémographique de Kinshasa de 1967, nous donne déjà l’évolution de la population de la ville après sa création en District urbain de Léopoldville en 1923, notamment l’évolution de sa population de 1924 à 1967.

En 1924, Kinshasa comptait 23.730 habitants, 347.970
8 Avec sa population en 2013, estimée à plus de neuf millions d’habitants, Kinshasa reste le système urbain le plus important de la sous-région d’Afrique Centrale et celui dont la population augmente le plus vite.

On s’attend que dès avant 2015, la capitale du Congo (RD) devienne la troisième mégapole du continent (ONU-HABITAT, l’état des villes africaines, 2014). habitants en 1955 et 901.520 habitants en 1967 (INS, Etude sociodémographique de Kinshasa, Rapport Général, 1967:157).

Et, en 1975, 1.679.091 habitants (INS, Etude sociodémographique de Kinshasa, 1975). Le recensement de 1984 a évalué cette population à 2.664.309 habitants (INS, 1984).

L’enquête 1-2-3 de l’INS (2005), l’avait estimée à 7.255.000 habitants en 2005, à 10.726.725 habitants en 2012 (L. De Saint Moulin, 2010), et 77.817.000 habitants (INS, Annuaire statistique, 2014), cette même année pour l’ensemble du pays.

La population de Kinshasa représente 14% de la population totale du pays.
Avec une superficie de 9.965 Km2, en 2012, la ville de Kinshasa avait une densité globale (brut)9 d’environ 1.076 habitants au Km2, et une densité réelle par rapport à l’espace agglomérée (590,6 Km2) d’environ 18.162 habitants au Km2 avec une taille moyenne de ménage de 5,2 personnes (INS, 2012).


Ce rythme d’accroissement de la population kinoise, et même de sa densité, contribuent largement à l’étalement urbain de la ville et à la création des besoins en nouveaux logements.

L’accès au logement semble demeurer la cause majeure de l’étalement urbain.

On assiste ainsi à un phénomène de périurbanisation résidentielle, qui crée à son tour des problèmes de mobilité et d’accès aux services urbains, notamment les besoins relatifs à l’approvisionnement en eau, en électricité, en infrastructures sanitaires, scolaires et de transport.

Or, l’accès aux équipements de base représente un élément essentiel des conditions de vie, et, ce sont les processus économiques qui font qu’une agglomération acquiert des caractéristiques urbaines (Diaz et al. 2005).


Cet étalement urbain de la ville de Kinshasa se fait dans un contexte de difficultés caractérisé par l’incapacité de l’Etat congolais à répondre aux besoins des ménages dans ce domaine, mais aussi, à leur assurer des revenus substantiels qui leurs permettent de se loger décemment (Art. 48 de la Constitution de la RDC, 2006).

La recherche d’un logement conduit, de ce fait, les Kinois de là où ils étaient locataires ou hébergés, à la périphérie de la ville, où ils peuvent acquérir une portion de terrain ou une maison à louer à moindre prix.


9 Ces densités sont obtenues sur l’estimation de la population de Kinshasa de 2012 (10.726.725 hab.) sur sa superficie de 9 965,1 Km2 et sur la superficie de l’espace aggloméré de 590,6 Km2.

La pression démographique10 que subit la ville de Kinshasa est lourde de conséquences.

De par son ampleur grandissante, elle est à l’origine de nombreux dysfonctionnements dans plusieurs domaines, dont les migrations vers les milieux périurbains qui entraînent à leur tour de multiples conséquences surgissant simultanément sur le plan spatial et socio-économique.


D’abord, sur le plan spatial, il s’agit notamment de la multiplication des tissus urbains irréguliers comme des bidonvilles, l’habitat non réglementé, mais aussi les dégradations des équipements urbains.
Ensuite, sur le plan économique, on peut citer notamment le foisonnement de petits métiers et des activités informelles.

Dans les villes en développement comme la ville de Kinshasa, l’accès à la propriété reste difficile pour la population aux faibles revenus.

Pour cette population, deux options sont possibles : une sur-occupation des logements dans les quartiers centraux ou l’auto-construction dans les quartiers périphériques.

La paupérisation est à l’origine des constructions qui s’érigent souvent sur des terrains dépourvus d’infrastructures et non raccordés ou mal raccordés au réseau de transport public et à la voirie.

Elles se font parfois en plusieurs étapes et sur une longue durée, compte tenu de la disponibilité des fonds, pour produire un habitat sous forme de lotissements irréguliers, clandestins, illégales etc.


C’est une des formes les plus répandues d’accès à la propriété foncière à Kinshasa.

Il s’agit de dépenser le moins possible pour l’achat du terrain et pour la construction.

Ces lotissements sont issus de pratiques massives d’auto-construction permettant à une population pauvre de se loger sans investissements de l’Etat ni des entreprises.

L’étalement urbain n’est donc pas seulement une simple extension du périmètre urbanisé.

Il est aussi une traduction spatiale contemporaine du processus de croissance urbaine, caractérisée par un accroissement de la surface du bâti.


10 Par pression démographique, il faut entendre : des contraintes dues à l’accroissement de la population de
Kinshasa.

Enfin, sur le plan social, les migrants connaissent le plus souvent des conditions de vie extrêmement précaires dans les quartiers périphériques d’accueil.

Mais ces conditions n’ont pas conduit à un « frein naturel » de la mobilité résidentielle périurbaine.

Celle-ci demeure l’un des déterminants de la dynamique démographique des villes.


Face à cette situation et mutation urbaines, les populations des quartiers périphériques, pauvres, que nous qualifions des « ménages acteurs de l’économie populaire urbaine11 », ont développé un certain nombre d’activités économiques de survie et des initiatives individuelles ou collectives, porteurs d’espoirs.

Il est probable, en effet que ces pratiques et initiatives ne soient pas vouées à disparaître, mais à évoluer ; et qu’elles pèsent significativement sur l’économie et les services de l’ensemble de la ville, à travers le secteur informel (Puel H., 1981), comme l’ont indiqué les résultats de l’enquête 1-2-3 (INS : 2005, 2012)12.

Ces pratiques de survie des ménages migrants en périphérie, consistent en des activités par lesquelles ils sont parvenus à s’insérer, à se maintenir et à se reproduire socialement dans leur nouveau milieu d’accueil.

En développant des réseaux sociaux, la solidarité intergénérationnelle et familiale, l’entraide communautaire dans le cadre organique, ethnico-tribal ou religieuse.


En l’absence d’initiatives de l’Etat, notamment dans la planification urbaine13 et dans la création des emplois, ces pratiques de survie se sont avérées en des antidotes incontestables contre les effets de la crise dans laquelle ces ménages se retrouvent (Cenel P. & al. 1990). Nous relevons donc que les efforts déployés par les ménages kinois, comme tous les autres humains, sont dirigés vers entre autres, la satisfaction de deux besoins essentiels, à savoir : « s’abriter et se nourrir14 ».
11 Puel Hugues (1981), définit le concept d’économie populaire, par rapport à celui de secteur informel, recouvre l’ensemble des activités économiques entreprises au sein des quartiers pauvres des villes des pays en développement en vue de la satisfaction des besoins des personnes, des familles ou des groupes. L’économie populaire est un espace où s’expriment, par une pratique, une demande de survie et une demande d’intégration porteuse d’une identité. Ainsi, une telle pratique émane des groupes et de personnes considérées comme marginales et dont la manière privilégiée de s’exprimer l’est par l’action, par le concret du quotidien.
12 Lire chapitre 2, section 2.4 : structure et dynamique des emplois.
13 Pour Cenel P. & al. (1990), la planification urbaine, permet la croissance des villes en recherchant davantage la maîtrise de l’occupation des sols et du parcellaire.
14 Aussi loin que l’on puisse remonter dans l’histoire de l’humanité, on relève que les efforts déployés par les hommes et les femmes ont longtemps été dirigés vers la satisfaction de deux besoins fondamentaux : se nourrir et s’ abriter (Duque & Pastrana, 1973). Ainsi donc, immédiatement après la nourriture apparaît l’autre préoccupation essentielle de l’être humain : la nécessite d’avoir un toit pour s’y abriter. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la déclaration universelle des droits de l’Homme a reconnu en 1948 le droit de chaque individu à

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