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Kinshasa n’était encore qu’une petite ville de 23.730 habitants

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En 1924, Kinshasa n’était encore qu’une petite ville de 23.730 habitants.

Son élévation au rang de capitale nationale en 1923, au dépend de Boma située sur la côte atlantique, aura comme conséquence l’augmentation des investissements ainsi que la naissance des industries attirant une abondante main-d’oeuvre vers la ville (Lelo, N., 2011).

C’est une phase de haute conjoncture économique marquée par l’essor industriel de Kinshasa.

La nécessité de disposer de la main-d’oeuvre aura été à la base des campagnes de recrutement parfois forcées de la population masculine (Lelo et Tshimanga, 2004).


16 Les chiffres mis en gras, indiquent les grandes études sociodémographiques (1955, 1967, 1975) et les recensements (1970, 1984) réalisés au pays, qui constituent des sources de données solides et des véritables points d’appuis de l’analyse de la population de Kinshasa.

La croissance s’arrête en 1930 avec la crise économique mondiale qui dure quatre ans (1930-1934).

Cette crise s’est traduite par un important taux de chômage qui a entraîné le retour massif des populations dans leurs milieux ruraux. Elle est particulièrement ressentie, et ses effets se prolongeront sur plusieurs années.

On enregistre une baisse de la population, le départ des hommes est aussi important que l’avait été leur arrivée lors de la période précédente.

Cette période est marquée par une stagnation de la population. En effet, avec l’arrêt des exportations congolaises, toutes les activités sont paralysées et un grand nombre de travailleurs sans-emplois retournent dans leurs villages.

La population de Kinshasa chute de 46.088 habitants en 1929 à 28.276 habitants en 1935.
A partir de 1935, la population recommence à croitre.

Cette croissance s’accélère durant la seconde guerre mondiale du fait que, durant cette période (1940 à 1945), la RDC est coupée de ses relations commerciales avec l’étranger et est obligée de créer des industries de transformation (Mbumba 1982, dans Lelo et Tshimanga, 2004).

Le développement de ce nouveau secteur d’activité va attirer une abondante main-d’oeuvre sur Kinshasa, à telle enseigne que la capitale va enregistrer, entre 1935 et 1940, un taux de croissance moyen de 13% l’an (Romanuik, 1955).


Après 1955, la croissance de la population ralentit à cause des mesures prises par l’administration pour limiter les migrations vers la ville (refoulement des chômeurs et sans emplois dans leurs villages d’origine,…).

Ce qui fait qu’entre 1955 et 1960, Kinshasa a enregistré un taux de croissance moyen au tour de 9,53% (L. De Saint Moulin, 2010).


Malgré ces contraintes administratives, la population totale augmente du fait des migrations familiales venues du milieu rural, ainsi que de la croissance interne (L. De Saint Moulin, 1989).

Durant cette période coloniale jusqu’à l’indépendance en 1960, la croissance démographique de la ville de Kinshasa était principalement soutenue par la migration de travail des jeunes hommes adultes, strictement encadrée par les lois coloniales (Shapiro et Tambashe, 2003).

C’est la veille de l’indépendance !
L’étonnante accélération de la croissance démographique enregistrée de 1940 à 1950 connaît un arrêt dans les années de crise qui précédèrent l’Indépendance.

La population masculine marque un brusque recul. Nonobstant, le refoulement des chômeurs et des sans-emploi hors de la ville, la population totale augmente du fait de l’arrivée des femmes épouses venues du monde rural, et de la naissance d’enfants.

On assiste au renforcement des mesures administratives contre les migrations pour éviter les débordements de mouvements liés à la réclamation de l’indépendance.


Après l’Indépendance, la croissance reprend vigoureusement. Kinshasa connaît, comme toutes les jeunes capitales africaines, un afflux massif de gens originaires des campagnes et des villes secondaires attirés par la nouvelle fonction et le rayonnement politique de la première ville du pays.

Ce mouvement était renforcé par l’abandon des formalités ennuyeuses et tatillonnes qu’imposait l’administration coloniale au départ et à l’arrivée des immigrants.

Les troubles intérieurs que connut le Congo de 1960 à 1967 furent également un puissant motif de départ vers les grandes villes réputées plus sûres.

La sécession du Katanga, les affrontements ethniques dans le Kasaï, les troubles mulélistes dans le Bandundu, la révolte de Kisangani eurent des répercussions profondes dans le pays.

La désorganisation des plantations et des circuits commerciaux dans l’agriculture contribua au déracinement de ruraux sans emploi (L. De Saint Moulin (1989).

Les crises politiques consécutives à l’indépendance et les rebellions précipitent le mouvement de migration vers Kinshasa, qui semble plus sécuritaire par rapport aux autres provinces.

On assiste à l’explosion et à l’occupation des terrains et au phénomène de remplissage des quartiers.

C’est ainsi que la période 1961-1967 est marquée par un taux de croissance annuel moyen au tour de 9,53% (L. De Saint Moulin, 2010).


En 1991 et 1993, des pillages successifs ont détruit l’appareil économique qui tentait de résister aux effets de la crise économique et politique.

Le changement du régime politique et la recherche de la paix sociale ont déclenché les guerres à travers le pays, le tissu économique détruit. Cette situation a permis des mouvements intenses des populations vers les grandes villes du pays non touchées par la guerre, notamment Kinshasa.

La Population est relativement stable mais on assiste à un mouvement migratoire intense.


Entre 2010 et 2012, Kinshasa a enregistré un accroissement annuel moyen d’environ 5,10% (L. De Saint Moulin, 2010).

Pour cette même période, l’INS l’a estimé à 4,7% (INS, annuaire statistique 2014).

Néanmoins, toutes estimations sur le taux de croissance de Kinshasa oscillent autour de 5%.

Cette évolution de la population est un argument de taille pour notre recherche, par le fait que lorsque la population augmente (suite à la migration et surtout à la natalité), la demande de biens et services doit également augmenter, et par conséquent, la demande de logement et des espace à lotir va aussi augmenter.

Ce qui signifie qu’en théorie, la croissance de la population a tendance à entraîner la demande de logement et éventuellement des nouveaux terrains à lotir.

Lorsque la population augmente, la ville peut, soit s’étendre, soit se densifier.


La composante démographique apparaît dès lors comme l’une des principales contraintes à toute perspective d’aménagement urbain de la ville de Kinshasa.

Le rythme continu de croissance de la population pose des problèmes qui contrastent avec la modicité des moyens disponibles.
2.3.2.1.

Les différents doublements de la population de Kinshasa
Le rythme d’accroissement de la population de Kinshasa interpelle sur beaucoup de plans, notamment celui du processus d’urbanisation et de métropolisation.

Ce rythme est à situer dans le cadre d’une croissance de sa population sans précèdent. « La population de Kinshasa a doublé huit fois entre 1920 et 2001 ; il n’est pas douteux qu’elle doublera encore deux fois avant une vingtaine d’années » (L. De Saint Moulin, 2010). Avec un taux d’accroissement d’environ 5% par an, Kinshasa est une ville appelée à se densifier et à s’étaler. La pression démographique exige sans cesse de nouveaux lotissements, qui conduisent entre autres à la périurbanisation et à l’étalement urbain. Celui-ci est une forme de croissance urbaine, alimentée à la fois par la croissance naturelle et l’immigration.
Brunet et al. (1992), définit l’urbanisation comme étant « le développement, l’expansion de la population urbaine ». Pour Bassand M. (2000), la métropolisation ne se définit pas en termes de taille seulement, mais aussi caractérisée par sa capacité à fournir des services rares et supérieurs, dans la tradition de la théorie des Places Centrales ou des Lieux Centraux. Plutôt, il définit la métropolisation comme « un processus de croissance des grandes villes qui tient son origine à la diffusion spatiale du fait urbain, la concentration de la population et des fonctions stratégiques ». C’est ce que l’on visualise ici avec les doublements de la population de Kinshasa qui influencent ses aires urbaines, mais qui, malheureusement, ne s’accompagnent pas de ses fonctions stratégiques, moins encore du développement urbain durable.
Nous reprenons ici, le tableau des doublements de la population de Kinshasa proposé par L. De Saint Moulin. Les chiffres sont arrondis pour les rendre aussi parlants que possible. Ce tableau est un instrument de réflexion, particulièrement utile dans le cadre de la gestion de la ville.

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