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La population de Kinshasa estimée à 25.000 habitants en 1920

La population de Kinshasa

La population de Kinshasa estimée à 25.000 habitants en 1920, a doublé huit fois jusqu’en 2001.

L’estimation de 25.000 habitants dans les limites de l’agglomération (ville européenne et cité) pour 1920 est légèrement surfaite.

Mais, elle permet de montrer de façon frappante le dynamisme de la ville. Puisque doublé dix fois signifie être multiplié par 1000 (210=1024), Kinshasa atteindra avant une génération, 25 millions d’habitants et risque d’être l’une de plus grande ville du monde (L. De Saint Moulin, 2010).


« Elle avait atteint 50.000 habitants en 1940, elle a ensuite doublé en 5 ans jusqu’en 1945, puis en 10 ans jusqu’en 1960, puis en 6 ans jusqu’en 1966, puis en 9 ans jusqu’en 1975, puis en 12 ans jusqu’en 1987, puis en 14 ans jusqu’en 2001.

Elle atteint alors 6.400.000 habitants et est en 2012 de l’ordre de 10 millions d’habitants.

Le temps de doublement s’allonge, mais il n’est pas douteux que le chiffre de la population de 2001 doublera encore deux fois et atteindra 25 millions d’habitants à l’horizon 2030 environ » (L. De Saint Moulin, 2010 : 240-241).

Le dernier délai de doublement correspond à un taux de croissance d’à peu près de 5% par an, qui se maintient sans doute, à en juger par la dynamique interne qui a été dégagée du recensement scientifique de 1984. Restant sur l’hypothèse de L. De Saint Moulin, selon laquelle, « la population pourrait probablement doubler entre deux fois, à partir du chiffre de 2001 » ; par déduction, la superficie habitée (450 Km2) de Kinshasa devra probablement doubler également, même si on préconise un habitat dense.

Les zones périphériques qui entourent la ville sont immédiatement concernées.

C’est ce qui justifie le choix de notre thèse sur l’étalement urbain vers la partie Est de Kinshasa.

L’étalement urbain restera toujours d’actualité au regard de ce dynamisme extraordinaire de la ville de Kinshasa.


2.3.2.2. Evolution de la population de Kinshasa par communes et leurs taux de croissance
Sur bases de ces différentes sources de données, les taux de croissance annuels calculés montrent la tendance approximative (relative) de la croissance urbaine de Kinshasa.

Néanmoins, si ces chiffres de population urbaine ont atteint des niveaux sans précédent, qui justifient d’une certaine façon l’expression de croissance accélérée, le rythme de croissance n’est pas moins en recul rapide.


Le taux de croissance annuel moyen est un outil important de calcul employé en démographie, il permet de décrire le taux d’accroissement de la population entre deux dates.

En d’autres termes, Le Taux de Croissance Annuel Moyen, ou TCAM17, sert à calculer une variation moyenne sur une durée de n périodes.
Toutefois, il a aussi ses limites ; entre autres, il donne une moyenne des évolutions annuelles mais ne tient pas compte de la précision des variations internes de la période étudiée.

En effet, il ne prend en compte que les valeurs initiales et finales dans son calcul.

Il n’en reste pas moins que le taux de croissance annuel moyen soit fréquemment proche des valeurs réelles.

Ce taux de croissance permet d’établir des comparaisons, et d’apprécier ou de mesurer l’évolution en pourcentage (c’est-à-dire une évolution relative) de la population dans le temps.

Il peut s’agir d’une augmentation, d’une diminution ou d’une stagnation.


Une conclusion doit être tirée de la rétrospective historique qui précède ; c’est que l’étude démographique de Kinshasa doit être conçue dans une perspective dynamique.

Elle ne peut se contenter de déterminer un chiffre de population à un moment donné, chiffre qu’il faut d’ailleurs préciser avec rigueur ; elle doit également, pour être satisfaisante définir le taux de croissance à partir duquel les estimations ultérieures pourront scientifiquement être fondées.

C’est ainsi que nous recourrons aux estimations faites par L. De Saint Moulin sur le taux annuel de croissance de Kinshasa par période, qui se présente comme suit : Le rythme d’accroissement de la population de Kinshasa des années 1958-1970 était de 9,53%, de 8,64% entre 1970-1975, de 5,03% entre 1975-1984 et de 5,10% entre 1984-2012.

Il est d’un grand intérêt de présenter le taux d’accroissement pour comparer l’évolution de la population.


Les chiffres de population par commune issus des enquêtes sociodémographiques de 1967 et 1975, des recensements de 1970 et 1984 et des projections de 2010 et 2012 de L. De Saint Moulin, y compris le taux d’accroissement moyen entre 1984 et 2010, Le chiffre total de la population de Kinshasa ainsi établi pour la fin de 1967 est de 901.520 habitants.

Il subdivise en 865.460 personnes vivant dans les 106. 297 parcelles occupées à cette date et 36.060 personnes formant ce que l’Etude appelle les populations comptées à part » (L. De Saint Moulin, 2010 :186).

En 1970, les résultats du recensement fixe la population de Kinshasa à 1.323.039 habitants, y compris les 34.917 habitants issus des zones neutres (L. De Saint Moulin, 1976 :41).

En 1975, Kinshasa a compté 1.635.600 habitants, 2.664.309 habitants en 1984, 9.663.327 habitants en 2010 et 10.726.725 habitants en 2012.


En 1967, Ndjili fut la première commune la plus populeuse de la ville de Kinshasa, avec 80.000 habitants, suivie en deuxième position par la commune de Kalamu avec 78.310 habitants et en troisième position venait la commune de Kimbanseke avec 64.440 habitants.

Entre 1975 et 2012, la commune de Kimbanseke est restée la plus populeuse, suivie de celle de Ngaliema ; avec de taux de croissance respectivement de 5,20 et 5,30% entre 1984 et 2010.


L’estimation pour l’ensemble de la ville de Kinshasa est plus solide que pour une commune prise isolément.

Dans le cadre limité des communes, des accélérations (par de nouveau lotissement) ou des ralentissements ont un poids plus grand que dans le très vaste ensemble de toute la ville.


Depuis 1984, il n’y a pas eu d’enquête démographique aussi rigoureuse sur la ville de Kinshasa spécifiquement.

C’est l’extension de la superficie qui fournit l’argument le plus concret pour affirmer que la population grandit à un rythme de l’ordre de 5,10% par an.

Mais ce taux résulte aussi des paramètres démographiques définis par le recensement et les enquêtes antérieurs, qui n’évoluent que lentement.

Des enquêtes partielles établissent, par ailleurs, que la proportion de jeunes dans la population de Kinshasa est très élevée, ce qui indique qu’elle continue de grandir à un rythme rapide.


S’agissant des projections de la population de Kinshasa, il est certain que les données dont disposent les communes, tout en étant précieuses parce qu’elles sont établies par quartiers, ignorent une part importante de la population.

La valeur des estimations qui s’y trouvent dépend notamment de la dimension des unités considérées et de la plus ou moins grande régularité ou irrégularité de leur évolution.

Le taux de croissance par an pour toute la ville semble bien être établi, tandis que les taux adoptés par commune ont une base plus limitée.

Ils ont été définis d’après les indications de l’évolution historique de manière telle que le taux de croissance indiqués pour les données de 1984-2010, donnent effectivement une croissance d’ensemble de 5,10% par an.


Les veilles communes sont caractérisées par des faibles taux de croissance de la population, en l’occurrence, celles de Kinshasa (3,12%), Barumbu (3%), Lingwala (3,3%), sauf Kintambo (4,5%) qui accuse un taux assez élevé ; du fait de la saturation de leur espace.


Les plus forts taux de croissance sont observés dans des communes dites urbano-rurales de N’sele (9,5%), Maluku (8,5%) et Mont Ngafula (7,3%) et ce, du fait de leurs grands espaces disponibles et l’accélération effectivement constatée de leur occupation.

Particulièrement, ce taux de croissance de N’sele nous intéressent à un haut point, dans le cadre de cette thèse.


Le coût des loyers, la spéculation immobilière, le manque d’une politique d’habitats sociaux et le désir d’être propriétaire conduisent à la mobilité résidentielle périurbaine et contribuent à l’étalement de la ville.

Il appert que la commune de la N’sele connait, aujourd’hui, un afflux important de la population, eu égard à sa proximité du centre-ville et sa grande étendue, ce qui explique la forte croissance de 9,50% en termes d’habitants pour l’ensemble de ses quartiers.


2.3.2.3. Evolution de densités brutes de la population de Kinshasa par commune
Depuis le 20 janvier 1968, la ville de Kinshasa se subdivise en 24 communes18 ; l’agglomération proprement dite n’en regroupe cependant que vingt et une.

Dans les trois autres, Maluku, N’sele et Ngafula, l’habitat est dispersé sur de vastes étendues largement non occupées.

Dans l’ordre chronologique de leur création, on peut distinguer, dans cette masse, six zones ou grands ensembles géographiques selon la typologie des quartiers (Zone résidentielle, Anciennes cités, Nouvelles citées, Cités planifiées, Zone d’extension Sud, Zone des excentriques).

Notons que, dans les espaces occupé depuis 1960 (zones d’extension et des excentriques), la caractéristique commune est la pauvreté des équipements collectifs ; il n’y a pratiquement ni voirie revêtue, ni conduites d’eau, ni égouts, ni éclairage public et les bâtiments scolaires sont peu nombreux (L. De Saint moulin, 2010 :198).

Ces zones présentent un intérêt pour l’étude de la mobilité résidentielle.

Malheureusement nous ne pouvons pas analyser leurs densités selon leur typologie des quartiers, faute de données précises sur la superficie occupée par l’habitat pour chaque commune, comme l’avait détaillé l’étude de 1967.
Par définition, la densité d’une population est le nombre moyen d’habitants par kilomètre carré ou par hectare.

Encore faut-il s’entendre sur la nature et les limites de la superficie considérée.

Il faut encore distinguer, entre autres, la superficie totale (d’une ville, d’une commune ou d’une zone définie par un périmètre déterminé), la surface des parcelles – ou superficie cadastrale – et la superficie des logements.

Compte tenu des informations indisponibles, la présente analyse se fonde essentiellement sur le calcul des densités brutes par commune, c’est-à-dire, la population divisée sur la superficie définie administrativement.


A ce niveau, le calcul des densités permet d’apprécier les communes en perte de vitesse, c’est-à-dire celles qui ont de faibles densités d’une part, et celles qui ont des densités élevées (les communes à forte croissance) d’autre part.

Pour rappel, la ville de Kinshasa a subi trois modifications de limites qui ont fait passer sa superficie de 46 km2 en 1941, à 1.977 Km2 en 1954 et à 9.965 Km2 depuis 1968.

Elle avait en 2012, une densité brute de 1.076 habitants au Km2.
De 1967 à 1984, la commune de Kinshasa avait la plus forte occupation de son territoire, soit 19.735 habitant au Km2 en 1967 et 26.031 habitants au Km2 en 1984, suivie toujours de la commune de Ngiri-Ngiri avec une densité de 14.979 habitants au Km2 en 1967 et de 24. 207 habitants au Km2 en1984.


En 2012, la commune de Bumbu accusait une densité de 96.289 habitants au Km2, la plus élevée de toutes les communes de Kinshasa, suivie de la commune de Matete et Ngaba ; avec, respectivement, une densité de 84.268 et 63.833 habitants au Km2.

Tandis que, la zone urbano-rurale constituée des communes de Maluku et N’Sele, qui couvre jusqu’aujourd’hui l’essentiel de la superficie (près de 90%) du territoire urbain de Kinshasa, n’est presque pas peuplée, et ont des densités les plus faibles de toutes les communes de la ville ; respectivement 65 et 409 habitants au Km2.


Entre 1984 et 2010, Kinshasa a connu un taux d’accroissement annuel moyen d’environ 5,10%.

De même, les communes périphériques de Maluku, N’sele et excentrique de Mont-Ngafula ont connu un taux d’accroissement annuel moyen le plus élevé, respectivement 8,5 ; 9,5 et 7,3%.

Cela dénote la forte mobilité ou migration de la population kinoise vers ces communes.

La croissance démographique a donc profité aux communes les moins peuplées dont les communes périphériques.

Par conséquent, ces communes constituent les espaces d’étalement urbain et récepteurs des mobilités résidentielles.

Les anciennes communes urbaines concentrent de ce fait l’essentiel de la population (90%) et présente de fortes densités.

Leurs populations seraient soumises à une forte probabilité d’émigrer vers les zones périurbaines (rurales ou semi-rurales).

Durant cette période, la commune de Kimbanseke est restée la commune la plus peuplée de Kinshasa suivie de la commune de Ngaliema.


Hormis les zones périphériques (Maluku, N’sele, Mont-Ngafula), toutes les autres dans l’ensemble, affichent des densités élevées.

L’accroissement de la rente foncière, la spéculation immobilière et locative dans les anciennes cités.

Et, aussi la dégradation du cadre de vie (bruit, forte densité de personnes par parcelle, où, on recense entre 10 à 20 personnes par parcelle d’une superficie de 50 m2 dans ces cités(Lelo N. et al. 2004)), font que ces quartiers cessent d’être des principaux centres d’accueil de la population au profit des zones périphériques et d’extension qui disposent encore de grandes superficies, vers lesquelles probablement Kinshasa doit s’étendre.

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