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Les débuts de Léopoldville ont été marqués par sa fonction de point de transbordement

Léopoldville somuch ready

Les débuts de Léopoldville ont été marqués par sa fonction de point de transbordement obligé.

Les contraintes naturelles ont ainsi guidé le choix de l’emplacement du port : baie abritée de Kintambo dans un premier temps, pointe de Kinshasa en eau profonde plus tard.

L’extension des cités de travailleurs ne paraissait poser aucun problème car l’espace disponible était vaste.

Une basse plaine alluviale, façonnée en terrasses, ceinturant sur plusieurs kilomètres de profondeur la rive gauche du Pool Malebo (ex-Stanley Pool) s’offrait à la ville future.

Le site était cerné de limites bien perceptibles dans le paysage : fleuve et rapides du nord, barrière des collines au sud et à l’ouest.

Il y a là d’Est en Ouest, du replat de Gombe à Maluku, des terrains aisément urbanisables sur plus de 200 Km2.

On n’ignorait pas les problèmes que poseraient à la construction les zones marécageuses et les sables grossiers qui occupaient les parties basses du site, mais l’avenir ne paraissait pas encore engagé jusqu’à ces parties lointaines.

On n’imaginait pas encore que l’agglomération dépasserait la vallée de la N’Djili à l’Est.
S’il n’existe pas encore de schéma d’ensemble du développement urbain, cet aménagement progressif du site se fait suivant des principes sévères.

Pour les quartiers européens, la nécessité première est de préserver un environnement agréable créé par l’espace et les arbres.

Les terrains concédés ont un minimum de 2500 m² et la surface bâtie ne doit pas excéder 25% de la parcelle.

Le noyau initial a légué au centre actuel un plan fait d’îlots réguliers recoupés par des rues disposées en étoile. Ces rues sont issues de petites places comme des ronds-points bien dessinés.


En 1945, la ville comptait environ 101 501 habitants avec un taux de croissance régulier situé autour de 15 % l’an (Lelo N., 2011).

Cette croissance rapide poussa l’administration coloniale à doter la ville d’un service de planification et d’urbanisme.

La « zone résidentielle » étant déjà formée des quartiers de Ngaliema, Gombe et Limete, uniquement habités par les Blancs (Européens), ceux-ci imposèrent aux Africains qui restaient ou qui arrivaient dans la ville de se regrouper dans les nouveaux quartiers lotis en damier.

Ce sont les « anciennes cités » (Kintambo, Barumbu, Kinshasa et Lingwala) qui sont – comme l’indique l’appellation – les plus anciennes communes africaines de la ville.

Des « nouvelles cités » furent loties plus au sud au lendemain de la victoire de 1945.

Ce sont les quartiers : Kasa-Vubu (ex-Dendale), Ngiri-Ngiri, Kalamu, construits par l’OCA (Office des cités africaines).

Dans les années 1950, la prospérité économique permit de réaliser les « cités planifiées », dont l’OCA, devenu plus tard ONL (Office national de logement), réalisa la majorité des quartiers.


Le service de planification et d’urbanisme mis sur pied, avait pour mission majeure d’élaborer rapidement un plan d’aménagement urbain de Kinshasa.

Ainsi, ils seront donc renforcés à l’initiative du Gouvernement qui s’empressait de répondre à la demande de logement de plus en plus accrue de la part des populations africaines à bas revenu.

C’est ainsi que deux importants décrets relatifs à l’aménagement urbain furent signés en 1949.

Le premier du 21 février 1949 réglementa la délivrance des permis de construire, la modification des reliefs, la démolition, le lotissement, l’acquisition ou l’aliénation des parcelles et le changement de l’environnement urbain.

Le deuxième du 7 juin 1949 créa l’Office des cités indigènes (OCI) et le fonds du Roi pour construire des logements modestes, sains et confortables dans les cités planifiées.

Ces deux décrets ont été couronnés par la naissance d’un service d’urbanisme au niveau national et urbain pour légiférer en matière d’urbanisme.

L’administration coloniale parla pour la première fois, depuis 1929, du plan d’aménagement urbain, c’est-à-dire de l’urbanisme opérationnel. Ce qui donnera lieu à un traçage précis et concis sur le futur de la ville, notamment le plan Van Malleghen de 1950.


La ville issue du plan d’aménagement des années 50-60


Le souci de la planification et d’aménagement se manifesta bien après la seconde guerre mondiale, alors que la ville explosait déjà sur le plan démographique.

Déjà, en 1950 Kinshasa comptait 201.905 habitants et une superficie de 2.331 ha. L’étalement des quartiers, la forte demande en logement de la population indigène, la distance toujours accrue entre les zones d’emploi du bord du fleuve et les cités indigènes posent la question de l’extension maîtrisée de l’agglomération au lendemain de la deuxième guerre mondiale.

Pour pallier ces difficultés, l’administration coloniale prendra le décret du 30 mars 1952, créant l’Office des cités africaines (OCA), en remplacement de l’OCI (l’Office des cités indigènes).

On va alors construire les cités planifiées de (Kalamu, Yolo-Nord, Yolo-Sud, Renkin36 (Matongé), Bandalungwa, Matete, Lemba et Kintambo/camp Babylone) (Lelo N, 2011).


A l’Est dans la plaine, au-delà de la rivière Ndjili, l’OCA crée la commune de Ndjili comme « ville satellite » et il l’organise en sept quartiers.

L’OCA est le maître d’oeuvre de ces cités planifiées conformément au plan d’aménagement Van Malleghen de 1950.

Il a pour objectifs de construire, à meilleur marché, des logements sociaux et des équipements collectifs pour la population africaine (Lelo N., 2011).

A cette occasion, l’Etat reprit donc, moyennant indemnités, les terres aux collectivités locales. Ensuite, ce plan entreprit à son tour le lotissement, le concédant, le louant, ou le vendant aux particuliers.

Un titre foncier était établi pour chaque terrain immatriculé. Et l’établissement des populations était réglementé ; car ne pouvait obtenir un terrain que le Congolais qui avait un emploi stable à Kinshasa. L’organisation dans des quartiers africains obéissait à des normes.

Après avoir prouvé qu’il est travailleur, qu’il a payé ses impôts, que ses pièces d’identité sont valides, qu’il est en bonne santé, « l’indigène » reçoit un lot de l’administration.

L’emplacement du lot est déterminé par l’origine ethnique du travailleur ; chaque tribu étant regroupée dans un quartier.

A la tête du quartier, un « capita » désigné par l’administration est chargé du maintien de l’ordre, aidé, si nécessaire, par la police.

L’installation du travailleur dans sa parcelle doit se conformer à un schéma dicté par l’administration.

« Le travailleur construisait d’abord un petit logement, à l’arrière…, qui servirait plus tard de cuisine, puis la clôture, enfin il entamait la construction de son logement.

Chaque lot avait une fosse arabe. Les clôtures se faisaient en plantes vivaces » (Moulaert, 1948, cité par M. Pain, 1984).


Parallèlement à ces plans, un bureau d’études programmait à Bruxelles l’implantation des cités planifiées qui devaient résoudre en partie le problème de logement à Kinshasa.

Les études particulières de l’OCA (Office des Cités africaines) ont conduit à la mise en place, dans l’espace urbain, des zones homogènes bien équipées, dont le plan et le type d’habitat bouleversaient les habitudes acquises.

Les plans des cités planifiées apportent un nouveau style. La trame de base est élaborée, agencée à partir de voies d’accès, d’axes de desserte principaux et d’une voirie tertiaire minutieusement étudiée pour rompre l’ennui des alignements réguliers pratiqués jusqu’alors.

Les rues courbes apparaissent et on tient compte des déplacements des piétons (N’Djili Q.7 et Matete) (BEAU, 1975).


De 1952 à 1960, l’OCA construit 32 224 maisons (19 689 à Kinshasa, 5832 à Kisangani, 4082 à Bukavu et 2621 à Lubumbashi), 2000 salles de classe, 170 bâtiments communautaires, 393 km de voirie, 241 km de pistes cyclables et piétonnières, 626 km de drains en profondeur et 15 km d’égouts.


Malgré un encadrement efficace, la croissance urbaine surprend.

En dépit de la pression démographique, la ville des années 50 apparaît structurée, avec des plans d’implantation au sol rigoureux.

Les quartiers sont définis et les affectations du périmètre urbain sont déterminées.

L’aménagement de la ville est basé sur des principes sociaux rigides et discriminatoires, mais il faut souligner aussi l’aspect novateur et tout à fait original, pour l’époque, des études entreprises et réalisées pour le logement des travailleurs (Nzengu, 1997).


Comme nous l’avons dit précédemment, le document d’aménagement le plus significatif de la période coloniale a été le plan d’aménagement urbain de Van Malleghen.

C’est le premier schéma directeur fondé sur un aménagement volontariste avec des réalisations concrètes.

Ce plan organisait non seulement des structures d’accueil de la population et de l’emploi, mais aussi de nouveaux pôles et centres de gravité dans les couronnes à urbaniser.

Il tenait compte des fortes contraintes qu’imposait la ville par ses sites collinaires peu favorables à l’urbanisation, notamment dans la partie Sud et oriente la ville vers l’Est avec l’implantation d’une cité satellite à Ndjili, pour faire écran aux migrations rurales.

C’est ce qui justifie la force de ce plan qui s’appuya sur le contrôle de l’exode rural et qui dessina les principaux axes autour desquels l’Etat souhaitait orienter la croissance de la ville.

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