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PROBLEME DE RECHERCHE Vers les années après l’indépendance

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PROBLEME DE RECHERCHE
Un problème de recherche, c’est l’écart entre ce que l’on connait, et ce qu’on désire connaître.

Vers les années après l’indépendance, nous assistions à la conquête de la ville-centre par des mouvements centripètes massifs (exode rural) ; à cela succèdent aujourd’hui de grands mouvements centrifuges des populations de Kinshasa orientées vers des périphéries de plus en plus éloignées et de plus en plus sélectives.

C’est autour de ces mouvements centrifuges des populations vers les périphéries que se dégage notre problème de recherche, à savoir :
(1) la non maîtrise des mobilités résidentielles (migration intra urbaine) et de leurs conséquences sur les territoires urbains kinois, et donc des recompositions territoriales qui en résultent sous un angle à la fois démographique et socio-économique ;


(2) la non maitrise de l’évolution de la population, de l’espace à consommer et les besoins en logements, dans le processus d’urbanisation.

Ce qui ne permet pas de mieux approcher les éparpillements socio-spatiaux et de différencier les aspects identitaires de ces périphéries qui se construisent à la conquête de l’accès à la propriété par le jeu d’espaces bâtis en périphérie.


En effet, nous nous interrogeons sur les processus qui conduisent aux mobilités résidentielles et aux recompositions territoriales, à la décision de migrer, au choix et à la localisation résidentielle périurbaine, aux modes d’accès aux ressources urbaines notamment au logement, à travers les stratégies et activités économiques de survie des ménages qui permettent leur insertion.

Les questions spécifiques de recherche sont les suivantes :

  1. quels sont les facteurs de la mobilité résidentielle périurbaine conduisant subséquemment à l’étalement urbain ?
  2. quelle est l’évolution des statuts d’occupation du logement des chefs de ménages migrants par rapport à leurs communes de provenance ?
    disposer d’un logement.
  3. Dans sa Constitution de 2006, en son article 48, l’Etat Congolais garantit le droit à tout congolais d’un logement décent, le droit d’accès à l’eau potable et à l’énergie électrique. Mais cette disposition constitutionnelle n’est qu’un simple slogan sans réalité concrète.
  4. la mobilité résidentielle périurbaine améliore-t-elle les éléments de commodité des logements des chefs de ménages migrants dans le cadre du développement urbain durable ?
  5. comment les chefs de ménages migrants s’organisent et s’insèrent-ils dans leur nouveau milieu de résidence ?
  6. quel est le modèle du schéma typique des trajectoires résidentielles des chefs de ménages migrants périurbains ?
    Pour répondre à ces questions, nous sommes tenus de dépasser les frontières disciplinaires pour replacer cette thèse dans une approche transdisciplinaire. Nous nous sommes donc appuyés sur diverses sciences humaines et sociales, notamment l’économie, la démographie, la géographie, la sociologie et l’urbanisme. Cette approche nous a permis de cerner les différentes facettes de ces mobilités, de comprendre également les causes et les facteurs dans le processus de migration et d’insertion urbaine, mais aussi de décrypter les logiques comportementales des ménages Kinois face à leurs stratégies économiques de survie.
    Examiner les mobilités sans une approche interdisciplinaire conduirait à une simplification du problème (Audard, 2006). L’espace périurbain étant la résultante des choix de localisation résidentielle, ceux-ci présentent de multiples facettes. S’intéresser aux choix résidentiels nécessite donc d’appréhender les décisions opportunes à travers lesquelles les individus ou les ménages évaluent leurs propres conditions résidentielles et les comparent aux conditions offertes par d’autres lieux de résidence potentiels. Bien que les choix entant que tels, soient du domaine économique, leur opérationnalisation renvoie à des comportements démographique (migrations, mobilités), sociologique (insertion urbaine), géographique (morphologie de la ville, la répartition de la population dans l’espace), etc.
    1.3. OBJECTIFS DE RECHERCHE
    Cette thèse s’inscrit dans les recherches sur l’urbanisation contemporaine, laquelle se manifeste par l’étalement urbain, la périurbanisation,… dont les modes d’appropriation du sol urbain et d’occupation du logement, ont contribué largement à façonner la morphologie de Kinshasa. Ces éléments mis en rapport les uns avec les autres et les caractéristiques des ménages, nous permettent, d’une façon générale,de « comprendre l’étalement urbain de la ville de Kinshasa, à travers la mobilité résidentielle périurbaine vers la partie Est et ses implications économiques et sociodémographiques sur l’espace habité (la périphérie) et sur le développement urbain durable ». Cela nous oblige d’analyser et d’interpréter les dynamiques des structures des populations, leurs aspirations pour le logement, et des formes spatiales qui en émergent.
    Les problèmes et les questions fondamentaux de recherche renvoient, en effet, aux relations complexes entre mobilité résidentielle périurbaine et étalement urbain : l’importance de la mobilité résidentielle en général, et vers N’sele en particulier, les facteurs de la mobilité résidentielle et de l’étalement urbain, l’impact de la mobilité résidentielle sur l’étalement urbain), réseaux familiaux et sociaux, stratégies économiques de survie et insertion urbaine des ménages migrants. Dans cette perspective, cette thèse poursuit cinq objectifs spécifiques :
  7. modéliser par l’approche biographique à temps discret, la mobilité résidentielle (les différents changements de logement) des chefs de ménages migrants enquêtés, en déterminant le niveau d’influence au fil du temps, des facteurs à l’origine de ces changements de logement vers la périphérie qui conduisent à l’étalement urbain ;
  8. suivre l’évolution et comparer le statut d’occupation de logement des ménages dans la commune de provenance par rapport à ceux dans la commune d’accueil ; afin d’explorer le degré de flexibilité des choix résidentiels par rapport au modèle apparemment dominant, celui de l’accession à la propriété individuelle en termes de préférences et de satisfactions résidentielles ;
  9. comparer à partir des éléments du confort des logements des chefs de ménages migrants dans les communes de provenance et dans celle d’accueil, le cadre de vie résidentiel périurbain à Kinshasa sous l’angle du développement urbain durable;
  10. identifier les principales stratégies économiques et sociales mises en place par les chefs de ménages migrants périurbains, pour s’insérer dans leur nouveau milieu d’accueil ;
  11. énoncer le schéma typique des trajectoires résidentielles des chefs de ménages migrants en périphérie de la ville de Kinshasa.1.4. HYPOTHESES DE RECHERCHE
    L’hypothèse principale de cette thèse est que : l’étalement urbain résulte principalement de l’étalement résidentiel. Nous l’éclatons en hypothèses spécifiques suivantes :
  12. Le sexe, l’âge et le secteur d’activité du chef de ménage, la taille du ménage, le statut d’occupation du logement, la durée d’observation dès l’entrée dans le déménagement, constituent certains éléments majeurs à l’origine de la mobilité résidentielle périurbaine conduisant subséquemment à l’étalement urbain. Les facteurs liés aux caractéristiques sociodémographiques, aux événements du cycle de vie du chef de ménage, incitent à la mobilité résidentielle périurbaine et comme conséquence, ils conduisent à l’étalement urbain. Glick (1974) est l’un des premiers chercheurs qui ont lié explicitement le cycle de vie, le changement dans la composition et la taille des familles avec la mobilité résidentielle. Il définit sept étapes dans le cycle de vie d’une famille : mariage, naissance du premier enfant, naissance du dernier enfant, mariage (et départ) du premier enfant, mariage (et départ) du dernier enfant, décès de l’un des conjoints et décès du conjoint survivant ; étapes qui peuvent conduire le ménage à changer de logement.
  13. Le besoin en logement individuel qui suppose l’accès à la propriété, est l’élément majeur à l’origine de l’étalement urbain. Pour les chefs de ménages migrants périurbains, il y aurait moins de propriétaires et locataires dans les communes de provenance (communes du centre) que celle d’accueil (la périphérie de la N’sele). Il sied d’épingler que, l’étalement urbain est le produit des logiques de la décision de migrer et du choix de la localisation résidentielle vers la périphérie. Pour Rossi (1980) ; Cribier et al, (1990), le statut d’occupation du logement, et plus particulièrement la volonté de devenir propriétaire, semble dominer. Ce statut exprime non seulement le mode d’occupation d’un logement, mais les privilèges que ce mode confère.
  14. La mobilité résidentielle périurbaine à Kinshasa facilite certes, l’accès à la propriété, mais aussi, s’accompagnerait d’une précarisation du cadre de vie résidentiel et compromet ainsi un développement urbain durable. Les résultats de l’enquête 1-2-3 en 2005, avaient démontré que 60,3% des chefs de ménages chômeurs, inactifs, étaient propriétaires de leurs logements, peu importe la qualité et le cadre de vie. Mais le lien avec la mobilité résidentielle n’a jamais été établi.
  15. l’accès à l’emploi (travail ou toute autre activité génératrice de revenu), l’accès au logement et à la propriété foncière, et aux réseaux sociaux (parentèle et voisinage), précaires soient-ils constituent entre autres les causes des migrations périurbaines dans leur processus d’insertion dans le nouveau milieu d’accueil. Il faut trouver des compromis ou des voies, qui sont des activités de médiation à travers lesquelles les chefs de ménages migrants s’insèrent dans leur nouveau milieu d’accueil.
  16. Les différentes étapes dans les parcours résidentiels : hébergement des migrants (phase 1), location d’une habitation (phase 2), acquisition d’une première parcelle en périphérie, en vue de construire une habitation (phase 3) ; constituent le schéma distingué des trajectoires résidentielles des chefs de ménages migrants périurbains enquêtés. Ces différentes étapes dans les parcours résidentiels des ménages migrants vers la périphérie de la N’sele nous permettent de mettre sur pied un schéma typique des trajectoires résidentielles périurbaines des Kinois. Toutefois, les différents parcours résidentiels des chefs de ménages migrants ne sont pas identiques.
    1.5. INTERET DE RECHERCHE ET CHOIX DU SITE
    La mobilité résidentielle et l’étalement urbain resteront d’actualité aussi longtemps que les villes grandiront. En effet, les dynamiques d’urbanisation, telles que définies dans cette thèse, s’observent principalement dans les grandes villes. Cela explique l’intérêt porté, dans le monde entier, par les décideurs politiques et les scientifiques, aux métropoles et aux phénomènes d’ordre économique, social, démographique, qui leur sont associés.
    La superficie agglomérée (bâtie) de la ville de Kinshasa ne représente qu’approximativement 6% de la superficie totale du district urbain. De fait, les 90% des limites administratives de Kinshasa, sont occupées par les zones urbano-rurales de la N’sele et de Maluku (BEAU, 1978), qui suscitent pour nous un grand intérêt de recherche sur l’étalement urbain ; étant donné que les mouvements de la population
    Chapitre 1. Problématique, objectifs et hypothèses de recherche 22
    de Kinshasa s’amplifie vers la périphérie Est en quête d’un logement ou de l’accès à la propriété individuelle (Pain, 1984).
    En outre, les échecs de différents plans d’aménagement urbain de la ville de Kinshasa après l’indépendance, dont celui de 1975 qui voulait mettre en place le plan de la « Ville-Est, Ville-satellite15 », interpellent. L’envahissement par la population de cette partie de la ville nous a motivé d’y orienter notre recherche vers l’analyse de la mobilité résidentielle en relation avec l’évolution de cette population, son mode de vie et d’habitat et son choix en matière de localisation résidentielle. D’où cette étude empirique, utilisant une approche biographique de mobilités résidentielles et analytiques quant aux pratiques des ménages, est doublement utile.
    Par ailleurs, les variations des tendances observées dans les périphéries de Kinshasa, par rapport aux conditions d’accès à la propriété, aux infrastructures et aux services de base, aux conditions de vie, pourraient indiquer les variables (facteurs) qui exercent plus d’influence sur les arbitrages des choix résidentiels des populations. En plus, ces variations pourraient différencier les pratiques particulières de survie au sein de la ville et des tendances générales de comportements dans ce choix résidentiel. Enfin, les différentes activités économiques informelles des ménages kinois et d’autres stratégies de survie nous permettront de comprendre la mobilité (migration) résidentielle périurbaine qui agit sur le territoire et l’insertion résidentielle des ménages dans ce nouveau milieu d’accueil.

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